Deuxième partie : l’aventure américaine

   «En 1817, le Congrès des USA offrit 4 territoires de 144 miles carrés de terres récemment conquises sur les Indiens près du confluent des rivières Tombigbee et Black Warrior à un groupe de plusieurs centaines d’expatriés, initialement installés à Philadelphie ; l’histoire de ce peuplement, mieux connu sous le nom de Colonie de la Vigne et de l’Olivier , fournit un des chapitres les plus colorés de l’histoire de l’Alabama avant la Guerre de Sécession et dans le sud tout entier». C’est la New Atlantic France qui regroupe des Bonapartistes exilés tels  le frère aîné de l’Empereur, Joseph Bonaparte, le maréchal de Grouchy,  les généraux Henri et Charles Lallemand, Charles Lefebvre-Desnouettes, etc.…La loi du 12 janvier 1816 conduisit en exil d’autres régicides : Joseph Lakanal et Augustin Pénières en sont des exemples. Le périple de ce dernier pour gagner les Etats Unis constitua une petite odyssée : refusant - après un accident - de demander un report à son exil, il partit mal remis d’une fracture et descendit par vent contraire la Dordogne en gabare durant huit jours. A Bordeaux, un navire américain le Narriot l’embarqua, mais fit naufrage au large de Madère où il arriva après une semaine de chaloupe pour une escale forcée avant de reprendre le chemin de l’Amérique où il aurait gagné Philadelphie le 16 juillet 1816. Il rejoignait d’autres Français, comme le bordelais Louis-Marie Dirat et J. Jérôme Cluis, l’aide de camp du général Savary. Muni de nombreuses lettres de recommandation, tant de La Fayette que du consul américain à Bordeaux William Lee, il fut reçu à bras ouverts. Toutefois son pécule était mince, à peine 10 000 F qu’il avait peiné à réunir, notamment auprès de sa famille.